Né en 1988, à Casablanca. Après avoir grandi à Casablanca, j’ai poursuivi mes études d’ingénieur en télécommunications à Málaga , en Espagne. Je fais partie de cette génération de marocains, post-gouvernement technocrate, qui avant d’exister en tant que membre valable de la société, doit d’abord amener un diplôme d’ingénieur d’état européen.
Ce n’est que là que j’ai commencé à expérimenter le chamboulement que peut produire un tel changement de vie. J’ai traversé l’angoisse que produit la sensation de passer à côté de beaucoup de choses dans la vie. Les maths me paraissent justes et formelles, belles dans leurs logiques, harmonieuses même. Mais il me manquait un moyen d’exprimer ma subjectivité propre, tout juste naissante. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à étudier l’optique, dans un large sens du terme, que j’ai commencé à être fasciné par la lumière, par notre relation avec elle. Ce fut une sacrée révélation pour moi. Je savais que je voulais à tout prix travailler avec, certes en tant qu’ingénieur, mais aussi en tant que graphe.
C’est alors que j’ai commencé à étudier de la graphie par modules à l’université. Depuis les règles basiques de composition, en passant par le langage visuel, sémiotique, anthropologie de l’image... Jusqu’à son histoire.
Déçu, au début, lorsque je voyais que l’esthétique basique pouvait se limiter, à nouveau, à des harmonies mathématiques ainsi qu’à des règles de composition, j’ai vite senti que les règles étaient là pour être dépassé, tout en les connaissant et maîtrisant. C’est ainsi que commença mon aventure expérimentale dans la graphie, armé d’une panoplie de connaissances techniques, et d’une vive volonté d’expérimenter ce terrain de jeu qu’offrait le monde de la lumière. Mes premières séries se concentrent sur le temps rythmé de ma nouvelle vie européenne.
Plus tard, je re-découvrais le Maroc, et cette fois ci, j’allais l’explorer visuellement. Le Maroc, ses lumières, ses gens, ses cultures, ses géographies, ses phénomènes sociales propres. Mais tout en gardant une certaine distance conceptuelle, histoire de ne pas sombrer dans une approche exotique vis à vis de mon propre pays natal. Avec le temps, j’ai senti l’envie
de mêler mes développements expérimentales techniques au monde du sociale.
Aujourd’hui, mon univers graphique porte ce double regard, tantôt avec une certaine tendance purement expérimentale et plastique, tantôt narratif, lyrique et sociale. Tout en gardant un style propre, je vis cette rencontre, entre deux regards.
Born in 1988, in Casablanca.
After growing up in Casablanca, I continued my studies as a telecommunications engineer in Málaga, Spain. I am part of this generation of Moroccans, post-technocratic government, who before existing as a valid member of society, must first bring a diploma of European state engineer.
It was only then that I began to experience the upheaval that such a life change can produce. I went through the anguish that comes from the feeling of missing out on a lot of things in life. The math seems fair and formal to me, beautiful in its logic, even harmonious. But I lacked a means of expressing my own, just-nascent subjectivity. It wasn't until I started studying optics, in a broad sense, that I started to be fascinated by light and our relationship with it. It was quite a revelation for me. I knew that I wanted to work with it at all costs as an engineer, but also as a graphist.
It was then that I started to study written graphics in modules at university. From the basic rules of composition, through the visual language, semiotics, anthropology of the image... Until its history.
Disappointed when I saw that basic aesthetics could be limited, again, to mathematical harmonies as well as rules of composition, I quickly felt that the rules were there to be exceeded, with awareness and control. This is how my experimental adventure in writing began, armed with a panoply of technical knowledge and a strong desire to experiment with this playground offered by the world of light. My first series focuses on the rhythmic time of my new European life.
Later, I rediscovered Morocco, and this time, I was going to explore it visually. Its lights, its people, its cultures, its geographies, its own social phenomena. But while keeping a certain conceptual distance, so as not to fall into an exotic approach to my own native country. With time, I felt the urge to mix my technical experimental developments with the social world.
Today, my graphic universe carries this double look, sometimes with a certain purely experimental and plastic tendency, sometimes narrative, lyrical and social. While keeping a clean style, I live this meeting, between two looks.